La ligne verte, Stephen King

Paule Edgecombe, ancien gardien-chef d'un pénitencier dans les années 1930, entreprend d'écrire ses mémoires. 
Il revient sur l'affaire John Caffey, ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et meurtre deux fillettes, qui défraya la chronique en 1932.
La Ligne verte décrit un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisé par un Cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore, et Caffey, prisonnier sans problème. Assez rapidement convaincu de l'innocence de cet homme doté de pouvoirs surnaturels, Paul fera tout pour le sauver de la chaise électrique. 
Aux frontières du roman noir et du fantastique, ce récit est aussi une brillante réflexion sur la peine de mort. Un livre de Stephen King très différent de ses habituelles incursions dans l'horreur, terriblement efficace et dérangeant. 







Paru en 1996 sous la forme de feuilleton et  ne l'ayant jamais lu -honte à moi- je me devais donc de plonger dans ce livre en bon fan de Stephen King que je suis. 
Après avoir vu la très bonne adaptation cinématographique, j'attendais beaucoup de la lecture de ce roman. Je n'ai pas été déçu. C'est tout simplement l'un des meilleurs livres de l'auteur. Même s'il est toujours difficile de classer les oeuvres d'un auteur, je placerais volontiers La ligne verte sur le podium. 
Paul Egdecombe, ancien gardien chef au Bloc E, celui des condamnés à mort, écrit ses mémoires ou plutôt retranscrit les événements exceptionnels de 1932, au fond de sa maison de retraite ou il vieillit paisiblement. 
En 1996, un épisode était publié chaque mois. Stephen King avait mis tout son talent de conteur pour garder le suspens d'un épisode à l'autre, histoire de faire saliver ses lecteurs. Et cela devait être une torture pour eux que d'attendre le mois suivant. 
On suit donc Paul et ses collègues dans le Bloc E. Les condamnés à mort se succèdent jusqu'à l'arrivée de l'étrange John Caffey, comme la boisson mais ça ne s'écrit pas pareil. Un type bizarre, force de la nature et doté de pouvoirs surnaturels. Très vite, il subjugue les gardiens qui découvrent peu à peu son innocence dans le crime dont il est accusé. 
Un plan fou va commencer à germer dans l'esprit de Paul. 

Comme d'habitude avec Stephen King, on a devant nous un panel de personnages attachants ou détestables. Les relations sont parfois électriques (sans jeu de mot) dans le couloir de la mort. Percy, gardien sadique mais couard qui se cache derrière ses relations, Brutal, autre gardien, aide précieuse de Paul, Del, criminel un peu fou qui s'est attaché à une souris. Laquelle souris d'ailleurs joue un rôle extrêmement important dans ce livre. On pourrait en sourire mais dans le Bloc E, quand on se trouve à quelques semaines, jours, heures, de l'exécution, même les choses les plus insignifiantes prennent de l'importance. 

La ligne verte est un plaidoyer contre la peine de mort et c'est aussi un roman bourré d'humanité et de sensibilité. Un formidable livre que je regrette de n'avoir pas lu bien plus tôt mais que je suis content d'avoir découvert aujourd'hui.


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