La fille aux papillons, René Denfeld, Rivages noir.


Naomi, enquêtrice spécialisée dans la recherche d'enfants disparus, se lance sur les traces de sa propre soeur évanouie il y a fort longtemps. Elle n'a plus aucun souvenir de sa cadette, tout juste un champ de fraises la nuit et la poussière noire nous ses pieds nus alors qu'elle-même courait pour sauver sa vie. Son enquête la conduit à Portland, en Oregon, où des dizaines d'enfants sans abri errent dans les rues comme des fantômes, en quête d'argent, de nourriture et de camaraderie. Alors que des cadavres de jeunes filles sont retrouvées dans les eaux sales de la rivière, Naomi croise la route d'une gamine de douze ans appelée Célia, dont les seuls alliés sont les papillons qu'elle voit voler autour d'elle, comme des petites lueurs d'espoir irisées qui adoucissent les folies de ce monde. 


Naomi est une enquêtrice privée. La femme qui retrouve les enfants. Quand elle arrive dans la ville, accompagnée de son mari, c'est pour une raison bien précise. Retrouver sa soeur enlevée lorsqu'elles étaient petites. Tant d'années après, la tâche paraît impossible. Naomi ne se souvient même plus du prénom de sa soeur. Tout juste quelques bribes : l'enlèvement dont elles ont été victimes, l'enfermement dans un abri souterrain, son évasion... une famille d'accueil. Et puis, c'est tout.
Mais elle est pleine d'espoir. Retrouver des enfants, elle en a fait sa spécialité et elle est reconnue en tant que telle. Sauf qu'une vingtaine d'années s'est passé et la soeur doit être devenue adulte si tant est qu'elle soit encore vivante.
Naomi va donc errer dans les rues, voir les déshéritées, les SDF, les gosses des rues et rencontrer Célia, qui va la toucher. Une jeune fille perdue, n'ayant plus aucune confiance en la justice, aux lois, au monde adulte mais qui  son tour va rechercher Naomi. 
René Denfeld dépeint un monde de la rue dur, où chaque quignon de pain est chèrement gagné, où il faut créer de solides amitiés pour ne pas être la proie d'autres prédateurs. 
Car il y en a un qui rôde, encore plus dangereux que les maraudeurs. Celui-ci kidnappe, torture et assassine des jeunes filles des rues que personne ne réclamera. Victimes faciles. 

Je n'ai pas lu le premier roman de cet auteur et j'avoue avoir été un peu déboussolé à la lecture de celui-ci. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et à être emphatique avec les personnages, notamment celui de Naomi. Je trouvais que l'histoire était invraisemblable, son enlèvement, avec sa soeur dont elle ne se souvient même pas du prénom, sa recherche bien des années après les faits. 
Mais au fur et à mesure que j'avançais, j'y ai pris de plaisir. Les pièces du puzzle se mettent en place. L'enfance de Naomi en famille d'accueil avec celui qui deviendra son époux, ex-soldat mutilé, fidèle ami, fidèle amant, est plutôt touchante. 

Au trois-quart du livre, le roman change un peu de tonalité. Tout s'accélère et on a envie de connaître le dénouement. Alors on tourne les pages jusqu'à la fin où suspens et action se disputent l'émotion et la sensibilité. 

Au final, après un début laborieux, j'ai bien aimé ce roman qui mélange l'évocation des gosses des rues, victimes souvent de leurs familles, histoire de tueurs en série et quête des origines. Un roman à découvrir aux éditions Rivages. 



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