Le vestibule des lâches, Manfred Kahn, Editions Rivages/noir

 

Le vestibule des lâches

Manfred Khan 


Présentation de l'éditeur

Depuis deux ans, Victor vit reclus dans un hameau isolé accroché au flanc de la montagne. Un soir, alors qu'il revient d'un court séjour dan la ville voisine, il retrouve son chien baignant dans une mare de sang sur le sol de sa cuisine. Ils ait qu'il s'agit d'un message. Un message que lui adresse Charles, l'homme qui règne sur la Vallée, un chasseur qui n'hésite jamais à égorger le gibier blessé. Le mari de Josépha. Victor et Josépha ont transgressé les règles. mais Victor n'a que faire des règles, elles sont mortes avec lui, une première fois, dans une existences précédente. Josépha, elle, est pleine de vie, de désir mêlé à la peur. Entre la vie et la mort, ces trois êtres liés par le destin vont devoir choisir. 




Que fait Victor, cet homme énigmatique et solitaire, dans cette Vallée reculée ? Lui qui vient de la ville et qui n'a rien à faire ici. Pourtant, cette Vallée, il l'a connaît puisqu'il y a déjà vécu plus jeune. Il semble cependant avoir été oublié. Tant mieux, c'est visiblement ce qu'il souhaite. 



"Le Vestibule des lâches" débute comme un roman de montagne dans lequel le lecteur présage un drame qui va se nouer. Et c'est bien ce qu'il va se passer mais pas seulement. Tout d'abord, je reviens sur la construction de ce thriller dont les chapitres s'alternent entre le présent et le passé. Ceux-ci nous amène progressivement à comprendre ce qui est en train de se jouer dans cette Vallée. Manfred Kahn joue avec nos nerfs. Il maintient le suspens, prend son temps. L'histoire d'amour entre Victor et Josépha démarre, s'enracine profondément. Charles le devine sans jamais le prononcer. 
Charles qui domine les autres, le maître de la Vallée. C'est lui qui décide. Comme le colonel Kurtz du roman de Conrad " Au coeur des ténèbres" et qui aura inspiré le personnage mythique joué par Marlon Brando dans Apocalypse Now. Un dominant, sans état d'âme qui conduit, dirige, manipule. Charles a sa cour, ses combines et ses magouilles. Josépha le sait. Elle laisse faire. 

Victor le pressent. Mais quand il retrouve son chien assassiné, c'en est trop. Il sait qui est le coupable. Il va demander réparation. Victor part à sa rencontre, en montagne, sur les terres de son ennemi. La confrontation est inévitable et son théâtre grandiose et qui fait écho à "L'Auberge" la nouvelle de Maupassant. 

Parallèlement, Manfred Kahn dessine son personnage principal, Victor. Au passé douloureux et pas épargné par les drames. C'est l'occasion d'évoquer la folie et les syndromes post-traumatiques dus aux attentas de Paris dans des passages prenants et difficiles. 

Et puis, qu'est-ce que le vestibule des lâches ? Un endroit de perdition ? Un moment d'égarement ? En tout cas, quelque chose qu'on préférerait oublier. 

J'ai beaucoup aimé ce "Vestibules des lâches" pour sa construction progressive, pour son suspens et ses personnages abîmés. Le rythme monte crescendo. Il y a peu d'action finalement mais ce roman prend aux tripes. On s'imagine dans ces décors grandioses qui nous donnent le vertige. On vit avec Victor et Josépha, on tremble pour eux, avec eux. Et la fin... eh bien, je vous laisse la découvrir. 

Le Vestibule des lâches, Manfred Kahn est disponible aux éditions Rivages/Noir. 

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