La peau sur les os, Richard Bachman, Albin Michel

Jour après jour, Billy Halleck perd du poids. Lui qui dépassait allègrement les cent douze kilos n'en fait plus que cinquante-cinq à présent. Et il continue de maigrir, aussi mystérieusement qu'inexorablement, sans que rien ne semble pouvoir empêcher l'issue fatale. De quelle maladie est-il atteint ? Un cancer ? Non, il sait d'où vient le mal... ou plutôt, la malédiction. Tout converge vers ce moment où il a percuté la vieille gitane avec sa voiture, la tuant sur le coup. Jusque-là, aucune véritable séquelle : il était ressorti du tribunal totalement blanchi. Pas étonnant, le juge était de ses amis. C'est cela qui a dû sembler insupportable aux tziganes. Une pareille injustice ne pouvait pas rester impunie. Tôt ou tard, il lui fallait payer...

Sa femme n'aurait jamais du lui faire une gâterie quand il conduisait. Du coup, il n'a pas vu la vieille gitane traverser la route en dehors du passage piéton. Il n'aurait pas du avoir un copain juge qui l'a couvert au procès. Il n'aurait pas du non plus être cul et chemise avec le shérif du coin qui a bouclé son enquête. Et Billy Halleck n'aurait jamais du se laisser approcher par le vieux qui en a profité pour lui jeter un sort. Billy, trop gros, trop gras, trop américain va maigrir inexorablement alors qu'il continue à dévorer ses plats. 
Persuadé qu'il a été victime d'un mauvais sort de la part du gitan, il va se lancer à sa poursuite, contre sa femme, contre son propre médecin qui le croit fou. Son périple va le mener loin de chez lui et il trouvera de l'aide grâce à l'une de ses connaissances, bien implantée dans le milieu des malfrats et qui fera pour lui le sale boulot. Pendant ce temps, Billy continue de maigrir, devenant l'ombre de lui même. 

Richard Bachman est un pseudonyme que Stephen King a utilisé quelques années pour écrire des romans durs. Celui-ci n'échappe pas à la règle. Il est brut et sans concession. Il permet aussi à l'auteur à travers cette histoire teintée de fantastique, d'épingler certains travers de la société américaine. C'est plutôt bien amené. 

J'ai bien aimé ce roman dont la violence monte crescendo pour autant celle-ci est atténuée par le fait que les scènes les plus dures sont racontées par l'ami de Billy et non pas décrite en directe. Bon, on en perd un peu en intensité mais le roman est passionnant. 
La peau sur les os a été publié en 1984 et pourtant il a plutôt bien vieilli. Les travers de la société que dénonce Richard Bachman n'ont pas bien changé depuis. Hélas, on reste à peu près dans le même schéma. 

A savoir qu'une adaptation en a été faite mais que je n'ai pas encore visionnée. 




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