Janvier noir, Alan Parks, Rivages.


« Le regard du gamin se fixa soudain, comme s’il venait seulement de remarquer sa présence. Son bras pivota dans sa direction, le pistolet se braqua droit sur sa tête. McCoy se figea tandis que le gamin affinait sa visée. Une détonation sèche retentit. Une nuée de moineaux s’envola du toit et la foule paniqua pour de bon. »

Dans l’un des secteurs les plus passants de Glasgow, devant la gare routière, un garçon d’à peine vingt ans ouvre le feu sur l’inspecteur McCoy et sur une jeune femme, avant de retourner l’arme contre lui. La scène se déroule sous les yeux de Wattie, l’adjoint de McCoy. Qui est ce mystérieux garçon ? Quel est le mobile de son acte ? C’est ce que les deux policiers vont s’efforcer de découvrir, malgré l’opposition de leurs supérieurs. Une enquête en forme de déambulation dans une ville âpre, noire, parfois désespérée et pourtant palpitante d’humanité. Une ville qui vous saute à la gorge et ne vous lâche pas.


Traduction : Olivier Deparis


Premier roman de l'écossais Alan Parks, "Janvier noir" met en scène un nouveau personnage dans le monde du polar : l'inspecteur Mc Coy.
A Glasgow, l'inspecteur échappe à une fusillade dans laquelle une jeune femme est assassinée. Dès lors, une enquête commence dans une Ecosse froide du début de l'année 1973. Nous sommes en janvier.
Mc Coy, accompagné par son second Wattie vont alors crapahuter dans la capitale écossaise afin de découvrir la vérité. De pubs glauques aux bordels clandestins, les deux policiers vont faire la connaissance de personnages troubles, machiavéliques, puissants, protégés, riches et pauvres. Tout se monde se côtoie, se tolère tant que les agissements des uns n'empêchent pas les progressions des autres. Sinon, c'est la mort. On ne s'embarrasse pas à négocier dans ce monde de truands.

L'intrigue de ce premier roman n'est pas ce qu'on a lu de plus original. On a un meurtre, un meurtrier qui se suicide, un taulard qui finit mal. Tout ça ressemble à un règlement de compte en bonne et due forme. Pourtant, c'est passionnant et on a envie d'aller au bout, d'aller dénicher les vrais coupables et on suit avec intérêt les pas de Mc Coy.

Les pas de Mc Coy qui dérape souvent. Car le vrai intérêt de ce roman est ce personnage au passé bien trouble. On apprend peu à peu que ce type était mal parti dans la vie. Heureusement, il a pu intégrer la police. Sinon, il aurait facilement pu basculer de l'autre côté. D'ailleurs, ce qui m'a plu dans ce livre c'est la relation que notre policier entretient avec un des boss de la pègre locale : Stevie Cooper. Le méchant et le gentil, le hors la loi et le flic. Sauf que avec Alan Parks, ce n'est pas blanc d'un côté et noir de l'autre. Mc Coy est souvent témoin des dérapages de Cooper, il partage aussi volontiers avec lui des lignes de coke et des pintes de bière. Il connaît les sbires de son ami, passe même des soirées avec eux. Pour autant, on ne peut pas vraiment le considérer comme un flic ripou. Il a son côté mauvais garçon, que le chef de la police Murray ne supporte pas, mais il fait au mieux pour assurer son boulot.

Alan Parks malmène vraiment son personnage tout au long de ce "Janvier noir". Il boit comme un trou, se drogue régulièrement et s'en prend plein la tête tout le long de son enquête. Des yeux au beurre noir aux diverses contusions en passant par de nombreux points de suture, l'inspecteur n'est pas épargné et on se demande comment il tient encore debout.

"Janvier noir" est un roman qui m'a tenu en haleine du début à la fin. J'ai aimé les pérégrinations des personnages dans le Galsgow des débuts des 70's, loin des clichés touristiques mais dans des quartiers sombres et poisseux.
Assurément, un auteur à suivre.

Je remercie les éditions Rivages pour cette chouette découverte.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Topographie de la terreur, Régis Descott, Editions l'Archipel

Bobby Mars forever, Alan Parks, Editions Rivages

L'enragé, Sorj Chalandon, éditions Grasset