Voyage au bout de l'enfer, Florent Marotta, Editions Cosmopolis.

 Voyage au bout de l'enfer

Florent Marotta


Présentation de l'éditeur :

Lucie, capitaine de police, est jetée dans le grand bain dès sa prise de commandement à la PJ de Lyon. Sa première enquête va la renvoyer face à ses propres démons et il faudra toute l'implication de son équipe pour déjouer la machination implacable qui s'est mise en place. 

C'est le début de son voyage terrifiant, une piste d'ésotérisme et de sang, jusqu'au bout de l'Enfer. 



Mon avis : 

Incursion dans le monde du thriller, genre à mon avis oh combien casse gueule (pardonnez moi l'expression) pour Florent Marotta que j'avais eu l'occasion de lire à deux reprises déjà (Le meurtre d'O Doul Bridge, Le Visage de Satan, éditions Taurnada) et que j'avais bien aimé. 

Pour ce Voyage au bout de l'enfer, je suis plus mitigé. Il y a dans ce thriller du bon et du moins bon. De l'original et du cliché. De l'inattendu et du prévisible.  Il y a de la modernité et du désuet (utilisation d'expressions passées de mode, par exemple : "comme de juste"). Comme si Florent Marotta voulait se fondre dans le moule du thriller traditionnel mais en voulant garder un peu de son originalité. C'est un peu ce qui m'a gêné et que je trouve vraiment dommage. 

Cela commence tout d'abord par le 4ème de couverture, très aguichant mais qui ne colle pas, à mon goût, au contenu du roman. Sans vouloir dévoiler l'intrigue, sauf si je suis passé à côté, je n'ai pas trouvé que Lucie allait être renvoyé face à ses propres démons, comme annoncé. 


Ensuite, on a une entrée en matière très sordide avec le récit d'un meurtre obscène. Un premier chapitre qui nous met dans l'ambiance. Ce roman va être glauque. 

La première rencontre avec l'héroïne, Lucie, n'en est pas moins glauque. On la suit dans un trip BDSM. Pas ma came. D'autant que la suite ne redorera pas son blason. La capitaine de police est infecte et autoritaire. Cette ancienne militaire veut tout contrôler, jusqu'aux moindres faits et gestes de chacun de ses nouveaux collaborateurs. Bien que détestable, le personnage de Lucie est intéressant. Son passé est évoqué mais j'aurais aimé que Florent Marotta y fasse davantage référence. 

Petite référence à Franck Thilliez, on retrouve deux prénoms qu'il a beaucoup utilisés dans ces romans : Lucie et Franck. 


"Lucie et Franck n'eurent pas à patienter longtemps"


Ce que j'ai moins aimé également, c'est la relation entre Lucie et le médecin légiste que j'ai trouvé un peu caricatural. D'un côté, on a la policière pressée et l'autre le flegmatique scientifique qui en a vu d'autres mais en bout de course. Là encore, je trouve cela dommage. 

En revanche, j'ai bien apprécié l'enchaînement des chapitres assez courts et pleins de rythme. On a envie de tourner les pages, d'aller plus loin, de découvrir le pot aux roses. Florent Marotta parvient à accrocher le lecteur avec brio. De plus, l'incursion dans le monde des anthroposophes est très intéressant. Je reconnais qu'avant cette lecture, je n'avais encore jamais entendu parler de cette mouvance. L'auteur s'est bien documenté et l'intrigue est rondement menée autour de personnages clés. 

Ce thriller est composé de trois parties bien distinctes et non équilibrées. La première, la plus longue, détaille l'enquête et l'on suit l'équipe d'enquêteurs. Dans la seconde, on se focalise sur l'un des personnages central avec un retour en arrière. Enfin, la dernière de 150 pages, sert d'apothéose au roman. C'est bien construit même si je n'ai pas trop aimé la fin. 

Je dois dire qu'au final, j'ai plutôt bien aimé ce "Voyage au bout de l'enfer" malgré les défauts que j'ai pu souligner plus haut. On sent que Florent Marotta a beaucoup travaillé, s'est énormément documenté, a bien construit son récit. Je ne sais pas s'il continuera sur ce registre mais c'est d'ores et déjà prometteur. Il mériterait d'être d'avantage connu dans le monde littéraire. 

Disponible aux éditions Cosmopolis. 






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