Que le diable soit avec nous, Ania Ahlborn, Editions Denoël

Un conte horrifique où la violence et la folie affleurent à chaque page... 

Deer Valley, Oregon. Le jeune Jude Brighton a disparu depuis trois jours. Les autorités commencent à perdre espoir, et la thèse d’une fugue laisse progressivement la place à des hypothèses plus inquiétantes. Malgré son jeune âge, Steve Clark, le meilleur ami de Jude, est bien conscient de cela. Grand fan de séries policières, il sait que chaque minute qui passe est capitale. D’autant plus que ce drame n’est pas le premier à frapper Deer Valley. Un jeune garçon a été retrouvé mort dix ans plus tôt, son corps atrocement mutilé. Sans oublier tous ces animaux domestiques disparus sans laisser de trace… 
Lorsque Jude réapparaît de façon tout à fait inattendue, tous pensent que la vie va reprendre son cours. Mais Steve se rend vite compte que quelque chose ne va pas. Et si le garçon qui était mystérieusement ressorti des bois n’était pas vraiment Jude?





Dans la collection Sueurs froides des éditions Denoël, voici "Que le diable soit avec nous" de Ania Ahlborn. Dans un petit village de l'Oregon, un garçon disparaît. Son meilleur ami et cousin, Steve, veut aider à le retrouver. Mais personne ne veut de lui. Tant pis, il persévère. Quelques jours plus tard, Jude réapparaît. Mais il est bizarre, parle peu, est violent et surtout, il ne veut plus de Steve. Que s'est-il passé pendant ces quelques jours d'errance ? Où était Jude ? Qui l'a enlevé et séquestré ? 
Toutes ces questions vont rester sans réponse une bonne partie du roman mais petit à petit l'auteur dévoile son intrigue. Elle distille des indices de-ci de-là en suivant Steve, ce jeune garçon de 10, un peu bizarre et à la diction difficile, qui vit entre un frère qui le déteste (au mieux qui l'ignore) un beau-père violent et une mère aimante mais dépassée. 
Donc Steve vadrouille dans la forêt. En compagnie de Jude. Avec lui, il a construit un fort dans un arbre. 
Ce côté aventure ado m'a fait penser à des livres comme "le corps" de Stephen King ou bien encore "les enfants du marais" de Joe R Landsale. Dans ces histoires, on suit les pérégrinations d'un groupe de jeunes où se mêlent suspense et aventures. 
Cependant, très vite, l'horreur entre en scène. Ce n'est pas un déballage d'hémoglobine, de sang et de chair humaine. 



Du moins dans un premier temps. Car dans la seconde partie, on va découvrir un autre personnage qui, on le comprend assez vite, évolue dans un autre temps. 
Rosamund va faire son apparition. A partir de ce moment-là, le récit prend une nouvelle dimension. 

Pour ma part, j'ai été complètement pris dans cette histoire qui m'a, je dois bien l'avouer, empêcher de dormir plusieurs nuits. J'ai trouvé le sujet dérangeant, peut-être (sûrement même !) parce qu'il touche à l'intégrité humaine. Je n'en dirai pas plus ici de peur de dévoiler trop l'intrigue. 

Le côté fantastique fait bien sûr penser à Stephen King et on pourrait y voir des références à "Désolation". Les animaux qui sont sous l'emprise d'un être maléfique, qui les dirige et les condamne à la fois. Attirés sans qu'ils puissent se rebeller. 


J'aurais aimé que l'auteur nous en dise un peu plus sur cette force sournoise qui soumet quiconque ose s'en approcher. Bien sûr, elle esquisse un début d'explication mais j'ai été un peu frustré. 

La troisième partie mêle les deux récits. Celui de Steve et Jude et celui de Rosamund. La vérité va se découvrir en même temps que l'horreur se dévoile. Jusqu'au final grandiose et effrayant. 
Je l'ai déjà dit, ce livre m'a causé quelques insomnies parce qu'il touche à un sujet qui dérange. 
Il y a des livres qui sont intéressants mais qu'on oublie vite. Et puis, il y a ceux que le lecteur n'est pas prêt d'oublier. "Que le diable soit avec nous" fait partie incontestablement de ceux-là et m'a donné envie de découvrir l'oeuvre de Ania Ahlborn. 

Disponible aux éditions Denoël, ce roman est traduit par Samuel Sfez. 


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