Je suis innocent, Thomas Fecchio, Ravet-Anceau, polars en nord


Six heures du matin. Des hommes armés déboulent dans la chambre de Jean Boyer. Dans un état de semi-conscience, le quinquagénaire a le temps d’apercevoir leurs brassards siglés « police ». Mauvais signe, surtout pour lui, ex-taulard relâché après trente ans passés derrière les barreaux. Ses crimes ? Meurtre et viols à répétition. Ce jour-là, c’est le capitaine Germain qui lui passe les menottes. Le cadavre de Marianne Locart, une étudiante originaire de Soissons, a été retrouvé enterré près du domicile du suspect, un bras sortant de terre. La première victime de Boyer avait subi le même sort. Pour la Justice, pour les médias et pour les politiques, le récidiviste devient le suspect idéal. Pourtant, Germain doute de la culpabilité de l’interpellé qui ne cesse de répéter « Je suis innocent ». Mais l’engrenage est enclenché. À ce stade, Boyer n’a plus qu’une solution pour s’en sortir : débusquer le meurtrier de Marianne.


Pour son premier roman, Thomas Fecchio fait preuve de beaucoup d'audace. Dans une intrigue assez classique, il met en scène des personnages singuliers et atypiques. Tout d'abord Boyer qui a purgé plus de trente ans de prison pour "crimes passionnels", une crapule doublé d'un meurtrier, qui se retrouve être le personnage principal de ce roman. On trouve aussi le capitaine Germain, jeune, inexpérimenté et que personne ne respecte et écoute. Un type assez fade mais intelligent. Autour de ces deux héros, gravite une foule d'individus aux caractères bien dessinés. Rien n'est simple et lorsque la machine judiciaire se met en route, personne ne peut l'arrêter. Pas même le capitaine de police dont les longues entrevues avec le divisionnaire ressemblent à une initiation. 
L'opinion publique veut un coupable, la justice aussi. La police va le leur donner même si la culpabilité de Boyer n'est pas évidente. On prend l'enquête à l'envers. On a un nom, il ne reste plus qu'à lui coller les preuves qui le plomberont. 
Germain a des doutes, il est bien le seul. Isolé, il prend parti. Un parti bien mal engagé mais il tiendra bon. C'est ce qui est intéressant dans ce roman. Malgré sa fragilité (apparente) le capitaine Germain tient la barre. Malgré ses doutes, la pression de sa hiérarchie, le manque de preuves, il va suivre son instinct pour faire éclater la vérité. 

J'ai plutôt bien aimé ce roman pour ces différents aspects même si je n'ai éprouvé aucune empathie pour Boyer. Pour moi, il restera un être abject qui n'a d'autres excuses que "ma mauvaise étoile". 
Un peu facile. 
Cependant, je suis resté un peu perplexe sur la fin du roman. Sans vouloir dévoiler l'intrigue, j'ai été un peu déçu par le dénouement que je n'ai pas trouvé très réaliste. Le coup de théâtre n'est pas tout à fait à la hauteur du reste du livre. Enfin, ce n'est que mon point de vue. 
Je remercie Thomas Fecchio de m'avoir fait découvrir son roman qui est peut-être le début d'une longue série. En tout cas, je lui souhaite une belle carrière littéraire. 
Ce roman est à découvrir aux éditions Ravet-Anceau. 









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