Lontano, Jen-Christophe Grangé, Albin Michel.

Le père est le premier flic de France.
Le fils aîné bosse à la Crime. Le cadet règne sur les marchés financiers.
La petite soeur tapine dans les palaces. Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quand l’Homme-Clou, le tueur mythique des années 70, ressurgit des limbes africaines, le clan doit se tenir les coudes.
Sur fond d’intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l’espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons. Les Atrides réglaient leurs comptes dans un bain de sang. Les Morvan enfouissent leurs morts sous les ors de la République.




Trois ans qu'on n'avait pas vu un Grangé en tête de gondole des librairies. Qu'on l'aime ou pas, voir cet auteur revenir est toujours intriguant. Pour ma part, si j'ai beaucoup aimé le Grangé des débuts (Le vol des cigognes, Les rivières pourpres), j'ai moins apprécié le reste. Mais comme je n'aime pas rester sur de mauvaises impressions, je me suis donc plongé dans Lontano dont le quatrième de couverture me laissait perplexe.
Fourre-tout, j'allais dire. Une saga familiale. Des rites africains, des barbouzes. Rien que ça, me direz-vous. Et vous auriez... tort. Car l'histoire dont nous gratifie l'ex grand reporter s'imbrique plutôt bien. Je n'ai eu aucune difficulté à entrer dans la famille Morvan dirigée d'une poigne de fer par le patriarche Grégoire et à déambuler dans les méandres des dérives de chacun de ses membres. Comme dans un jeu de sept familles réduit, je demande la fille, catin de luxe et actrice ratée et dont le seul objectif est de se saborder pour flinguer sa tribu.
Ensuite je demande le fils aîné. Bon soldat de la république. Agaçant parfois car (trop) propre et qui cache son asservissement sous des airs de dur à cuire.
Pour continuer, je voudrais le deuxième fils. Trader, cocaïnomane (tiens, ça va ensemble non ? ), légèrement couard et en instance de divorce d'avec une riche héritière italienne.
Sans oublier la mère. Ex-hippie, pas si faible que l'on veut nous faire croire ? Un personnage énigmatique donc mais que j'ai eu du mal à apprécier.

Trop ? Too much ? Cliché ? Certainement.
Côté intrigue maintenant. Cela commence comme un vulgaire accident lors d'un tir d'un avion de chasse à l'entraînement pour rapidement se tourner vers un bizutage qui aurait mal tourné pour finir, comme chacun s'en doutera, par un meurtre.
Ensuite, le récit prend une autre tournure et s'accélère tout comme le rythme des cadavres, mutilés comme il se doit par un tueur de la pire espèce.
Grangé veut diriger le lecteurs dans des chemins sinueux ou dans une sorte de labyrinthe où l'on penserait trouver la sortie rapidement. Il n'en est rien. On va de surprises en surprises, de magouilles en conflits, de meurtres sordides en terreurs nocturnes.
Le tout pour finir sur un ultime chapitre qui en ouvre un autre et qui nous laisse un peu sur notre faim car toutes les réponses n'ont pas été données.
J'ai bien aimé ce roman avec ses faiblesses (intrigue fourre-tout, personnages à la limite du cliché) que j'ai lu (malgré ses + 700) en quelques jours.

Un ENORME défaut cependant que je tiens à souligner et que je ne comprend pas  : Grangé semble avoir oublié la négation. Il nous fait un festival de :"je sais pas" ; "je t'aime pas" ; ou encore : "je veux pas" etc. Je veux bien admettre qu'un auteur fasse parler un personnage sans utiliser la négation mais de là à ce que tout le monde (y compris un secrétaire d'état et un amiral) parle aussi vulgairement, ce n'est pas possible. Et encore moins crédible. M. Grangé, si vous lisez ceci...

On attend donc la suite avec impatience au premier trimestre 2016.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Topographie de la terreur, Régis Descott, Editions l'Archipel

Bobby Mars forever, Alan Parks, Editions Rivages

L'enragé, Sorj Chalandon, éditions Grasset