My way, Sébastien Gendron, Editions du Toucan

Au début des années 2000, Jean-Paul Arlan n'est plus l'acteur mythique que le public a connu. Alors qu'il a tourné avec les plus grands, les bons films se font désormais sans lui. 
Il décide donc de se lancer seul dans un grand projet, un film dans lequel il incarnera un flic aux mains propres, un justicier solitaire. Mais pour produire un long métrage de cette ampleur, son argent de poche ne sera pas suffisant. Ses liens avec le milieu vont s'avérer d'un grand secours, en particulier son amitié avec la famille Mat. 
Mais si pour lui, il s'agit seulement d'un emprunt, les Mat y voient de leur côté un bon moyen pour blanchir de l'argent. La suite relève plutôt du grand banditisme...




Découverte totale de cet auteur que je ne connaissais pas. Si le synopsis m’accroche totalement, je ne peux pas en dire autant de la première partie du roman qui me laisse perplexe. Après un début d’histoire prenant, je suis rapidement confus, perdu, ayant du mal à savoir dans quelle direction va la trame principale du roman, on s’intéresse à Jean-Paul Arlan, la star incontestable du cinéma français, sur le déclin, à son fils Jérémie, petit escroc drogué de bas étage qui lui cause des soucis et aux familles Mat/Sperone qui font partie intégrante du ‘’milieu’’ et du grand banditisme. 
La seconde partie du livre est, elle, beaucoup plus classique, et enchainer les pages devient alors un véritable plaisir. On se retrouve alors principalement dans la peau de Jean-Paul Arlan, lequel cherche par tous les moyens à revenir sur le devant de la scène, refusant l’image de Has-Been qui semble désormais lui coller à la peau. 
Sébastien Gendron s’en va puiser l’inspiration dans tout ce que le showbiz nous a offert et offre depuis des décennies. On notera un clin d’œil à James Dean, l’étoile filante du cinéma américain tout en remarquant une petite pique aux artistes ayant cherché le profit maximum en multipliant les produits à licences divers et variés afin de s’en mettre toujours plus plein les poches et ceux n’hésitant pas à utiliser tous les moyens, même les plus sales, afin de se maintenir au sommet. Enfin, ce n’est même plus un clin d’œil tant l’inspiration est admise, mais il ne fait nul doute que Sébastien Gendron s’est servi de la vie de Frank Sinatra pour la construction de son histoire : liens unissant Jean-Paul Arlan à la mafia ainsi que les pontes de la société, titre du roman « My Way », la plus célèbre chanson de l’acteur américain. Chanson dont on retrouve une partie du texte en début de chaque nouveau chapitre. 

Après un début de roman qui m’aura laissé sur ma faim, je dois dire que j’ai particulièrement apprécié toute la seconde moitié du livre et qu’au final, ça aura été une lecture agréable. Je regrette uniquement la confusion initiale et peut-être le fait que les familles Mat/Sperone n’aient pas été plus mises en avant. 


Tour à tour livreur de pizzas, manœuvre, télévendeur de listes de mariage, Sébastien Gendron devient assistant réalisateur à 26 ans, réalisateur à 32 avant de trouver un éditeur à 33 qui publie son premier roman La jeune fille et le cachalot. Suivront un recueil de nouvelles et sept autres romans dont le numéro 266 de la collection du Poulpe : Mort à Denise.
Après une quinzaine d'années passées à Paris, il vit aujourd'hui à Bordeaux. Ses livres ne racontent pas sa vie vu qu'il ne lui est jamais rien arrivé.
A noter que « My Way » est une version revue et corrigée du roman « Mes Amis Mortels » paru en 2008 et qu’il fait partie de la série ‘’Mat/Sperone’’ (Tome n°2) des Editions du Toucan.


Ben

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