Lune sanglante, James Ellroy, Rivages.

Lune sanglante, paru en 1984, est le premier roman de James Ellroy mettant en scène le génial flic Lloyd Hopkins.
Ce récit suit pas à pas les traces d'un tueur en série et du policier qui deviendra le héros d'une trilogie. Le roman débute par une scène terrible, celle où le poète, jeune lycéen solitaire, est agressé et violé par deux brutes de son établissement scolaire après qu'il les ait humiliés dans un article de la revue qu'il dirige et qu'il distribue à tout le monde.
Vingt ans plus tard, le poète est devenu un serial killer insaisissable car aucun policier n'a pu faire le lien entre les différentes victimes. Aucun sauf Lloyd, fervent défenseur de l'innocence, génie contrarié, tenaillé par ses contradictions, qui trouve le réconfort et la paix dans les bras des femmes, délaissant au passage la sienne et ses filles. Llyod va donc se jeter complètement dans cette enquête aux allures de traque afin de piéger le poète.
L'écriture d'Ellroy est magique, envoûtante, entêtante et déchirante. Ses personnages sont tous taillés au couteau. Finement dressés, toujours entiers, jamais complètement noirs ou blancs. A l'image de Lloyd, héros détestable mais génie à l'instinct indéniable qu'on ne peut vraiment haïr.
Los Angeles est omniprésente dans ce roman poisseux. James Ellroy aime sa ville et le fait savoir même si elle est sale.
Lune sanglante est un chef d'oeuvre qui marque une bonne entrée en matière dans l'univers d'un des meilleurs écrivains de polars américains contemporains.

Commentaires

  1. Je ne peux qu'être d'accord avec cette revue sur "Lune Sanglante".
    C'est une évidence qu'Ellroy aime sa ville, pour ce qu'elle est, même si celle-ci est loin d'être celle que voudrait nous vendre la tv américaine en général.
    Les personnages du roman sont tous intéressants mais bien évidemment, celui de Lloyd est génial. Ce premier livre de la trilogie "Lloyd Hopkins" donne clairement envie de découvrir les deux suivants opus.
    Le style d'Ellroy, que le grand public découvrit au moment de ce roman, est à envoûtant, c'est le mot. On retrouve la même intensité dans l'écriture au sein du Dahlia Noir qui sera écrit quelques années plus tard.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Topographie de la terreur, Régis Descott, Editions l'Archipel

Bobby Mars forever, Alan Parks, Editions Rivages

Une petite société, Noëlle Renaude, Rivages