La loi des lignes, Hye-Young Pyun, Rivages/Noir

  

  • Présentation de l'éditeur :

    Traduction : Lim Yeong-Hee et Catherine Biros

    Sae-Oh, une jeune femme vivant recluse chez son père, doit affronter son agoraphobie après que leur maison a été anéantie par les flammes. Selon la police, son père aurait provoqué une fuite de gaz afin de se libérer du surendettement. Mais Sae-Oh soupçonne un collecteur de dettes d'être à l'origine de l'incendie et prépare sa vengeance. En parallèle, Ki-Jeong, une enseignante au bout du rouleau, apprend que sa demi-soeur s'est suicidée. Rongée par la culpabilité, elle tente de retracer ses derniers jours et découvre qu'elle était victime d'une vaste escroquerie. Au terme de ces deux enquêtes alimentées par la paranoïa et la haine, leurs lignes de vie se croiseront de manière inattendue, révélant les innombrables façons dont la pauvreté nous rapproche ou nous divise. 





Deuxième roman de Hye-Young Pyun après le subtil et surprenant "Le Jardin" (Rivages/noir), "La loi des lignes" confirme ce que j'avais pensé de cette auteur. C'est à dire que du bien. 

Ici, deux histoires parallèles qui vont se rejoindre à un moment, deux récits de femmes usées, cassées, fatiguées. L'auteur nous plonge dans un univers particulier, celui d'un métier cruel : la vente pyramidale où mensonges et bassesses font force de loi pour réussir. 

Hye-Young Pyun évoque aussi la pauvreté, les emprunts et le terrible engrenage de l'endettement. 

On a d'abord Sae-Oh, agoraphobe, qui vit avec son père. Celui-ci l'oblige à sortir régulièrement mais chaque pas dehors est un défi pour la jeune femme. Comment en est-elle arrivée à ce point ? Elle baisse la tête pour ne pas qu'on la reconnaisse. Elle vit dans la terreur et ne trouve refuge que dans son appartement. Jusqu'au jour où tout bascule. L'incendie de son logement. Elle devra le quitter. Trouver autre chose. Affronter l'extérieur. Et son passé. 

Ki-Jeong est une enseignante qui n'en peut plus et qui ne comprend plus ses élèves, sa hiérarchie, les parents d'élèves. Elle veut tout quitter. Elle vit dans le remords. Ce remords accentué par le suicide de sa soeur. Alors, pour se faire pardonner elle va fouiller le passé de sa soeur, et découvrir une autre personne. Avec ses drames. 

La rencontre de Sae-Oh et Ki-Jeong se fera. Discrète. Maladroite. Empreinte d'émotions. L'auteur déroule son récit comme un drame qui se noue inexorablement autour des principaux protagonistes. Le piège se referme. L'issue ne peut être que fatale. 

J'ai beaucoup aimé ce roman, sorte de drame social plus que thriller. J'ai eu du mal parfois à mémoriser les patronymes coréens des personnages, c'est une gymnastique à laquelle il faut s'habituer. On sent une certaine détresse, une sorte de résignation mais malgré tout une envie de se battre chez eux. Et comme pour son précédent roman, le récit est très subtil. 

Merci aux éditions Rivages. 

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