L'opossum rose, Federico Axat, Calmann Lévy


Désespéré, Ted McKay est sur le point de se tirer une balle dans le crâne lorsque, le destin s’en mêlant, un inconnu sonne à sa porte. Et insiste. Ted s’apprête à aller ouvrir quand il aperçoit sur son bureau, et écrit de sa propre main, un mot on ne peut plus explicite : Ouvre. C’est ta dernière chance. Sauf qu’il ne se rappelle absolument pas avoir écrit ce mot. Intrigué, il ouvre à l’inconnu, un certain Justin Lynch. Et se voit proposer un marché séduisant qui permettrait d’épargner un peu sa femme et ses filles : on lui offre de maquiller son suicide en meurtre. Mais qui est vraiment ce Lynch ? Et quelles sont ses conditions ?
Mise en abîme impressionnante à la logique implacable, écriture d’une précision si envoûtante que le lecteur se trompe dans ses déductions, labyrinthe psychologique dans lequel se promène un étrange opossum… 
Federico Axat est un jeune auteur qui se hisse d’entrée de jeu dans la catégorie des John Irving et des Stephen King.


Jeune auteur argentin, Federico Axat situe son roman aux Etats-Unis. Il s'ouvre sur une tentative de suicide avortée par un importun qui frappe à la porte de Ted McKay. L'inconnu lui propose donc un marché qu'il ne peut refuser. Dès ce moment, on pressent que McKay a mis le pied dans un engrenage dans lequel il aura du mal à sortir. Et c'est bien ce qui se passe tout au long de ce passionnant roman à la construction originale. 
L'auteur nous transporte dans un monde où la réalité et le rêve se confondent à tel point que la deuxième partie est une quasi répétition de la première. Le lecteur, à l'instar du personnage principal, est perdu, ne sait plus ce qu'il fait, ce qu'il a fait ni même s'il fait encore partie de ce monde des vivants. Perturbant. 
Puis Ted décide de consulter une psy à qui il va se confier. Celle-ci lui est de bons conseils et semble savoir beaucoup de choses sur le passé de Ted que lui même a occulté. 
Je dois avouer que la seconde partie du roman m'a laissé perplexe. J'ai éprouvé à ce moment-là quelques difficultés à avancer dans le récit me disant : "bon, ça y est, c'est plié. Il est fou, quoi." J'en venais à maudire le bandeau de la couverture qui indique avec prétention : "le thriller parfait". Sentiment que je ne partage pas du tout à cet instant de lecture. 
La troisième partie, au fur et à mesure qu'on avance dans la thérapie de McKay, s'avère être un retour dans les années 90 et le passage à l'Université du personnage principal. Le drame se noue, les personnalités émergent peu à peu. J'ai beaucoup aimé ces chapitres qui décrivent la vie universitaire de McKay, ses amis, son intelligence, ses fêtes... 
Parallèlement on assiste à sa thérapie avec cet oppossum, ce petit rongeur omniprésent, qui lui montre la voie. Bon, ça je n'ai pas vraiment apprécié mais c'est pour le bien du récit. 
Enfin, la dernière partie se dévoile progressivement. On sent que la vérité va éclore. Elle sera explosive et inattendue. 

Pour conclure, je dirais que j'ai beaucoup aimé ce roman dont le postulat de départ est intéressant et déroutant. Le milieu du roman est moins passionnant mais la fin est splendide. Ce roman est construit comme la partie d'échec que McKay, en fin stratège, espère jouer. C'est habile et finaud. 
De plus, l'écriture de Federico Axat est simple et fluide. Parfait pour ce type de livre. Les chapitres courts et rapides permettent de tourner les pages rapidement sans vraiment que l'on s'en rende compte. 

Ce n'est pas "le thriller parfait" mais c'est tout de même un excellent roman que j'ai adoré découvrir. 
A lire aux éditions Calmann-Lévy que je remercie au passage. 

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