L'innocence, Brian Deleeuw, Super 8 éditions

Il a six ans et il s’appelle Luke Nightingale. Lors d’une froide après-midi de novembre, dans une allée de Central Park, sa vie bascule. C’est là, aux abords du Muséum d’histoire naturelle, qu’il fait la connaissance de Daniel. L’amitié qui va naître de cette rencontre ne ressemble à aucune autre.
Claire, la mère de Luke, s’occupe d’une maison d’édition spécialisée dans les romans à suspense. En instance de divorce, elle n’a guère le temps de s’occuper de son fils et de son nouvel ami. Il y a pourtant quelque chose d’anormal chez Daniel. Exigeant et exclusif, il s’emploie à faire le vide autour de Luke comme s’il se nourrissait de son malheur. Ça tombe bien : Luke est souvent malheureux. Mais ne pourrait-il l’être encore plus ? Peu à peu, ce qui n’était en apparence qu’une amitié entre deux enfants prend les allures d’une manipulation terrible dont il devient vital pour Luke de se défaire.
Douze ans plus tard, alors que l’enfant devenu adulte entre à l’université, Daniel est de retour. Et le jeune homme doit désormais se battre pour garder le contrôle de son existence. Car certaines amitiés semblent destinées à ne jamais mourir…
Dès les premières pages de L’Innocence, le lecteur est pris à la gorge par une impression de menace diffuse, qui ne fera que s’amplifier jusqu’à l’explosion finale. Chronique d’un désastre annoncé, ce thriller psychologique dérangeant et paranoïaque, vibrant d’une tension extrême, révèle un écrivain de tout premier ordre.

Il y a des livres qu'on aime.
Il y a des livres qu'on déteste. 
Et puis, il y a les livres qui prennent le lecteur aux tripes. 
Personnellement, cela ne m'est pas arrivé souvent bien que j'ai adoré bon nombre de romans. Je peux citer par exemple : "Le maître des illusions" de Donna Tartt, "Garden Of love" de Marcus Malte ou plus récemment "Joyland" de Stephen King.
Et je rajouterais donc "L'innocence". 
Pourtant, contrairement aux autres romans précités, je n'ai pas été conquis tout de suite. Je n'ai pas compris qui était vraiment ce "Daniel" si présent et si influent dans l'existence de Luke qui me paraissait quant à lui trop fade. De plus, il utilise un vocabulaire trop élaboré pour un môme de 6 ans. Je ne le trouvais pas crédible. 
Puis, au fur et à mesure que l'intrigue se déroule, que la vérité se fait jour et que les années passent, j'ai changé d'avis. Dans la deuxième partie du roman, à partir du moment où Luke devient adolescent, tout s'accélère. Les relations entre Luke et Daniel, celles entre Luke et sa mère Claire se complexifient et on sent pointer un drame. Le roman change de ton et l'auteur nous emmène dans un récit initiatique. On suit Luke dans sa vie lycéenne et dans ses premiers mois de fac. On suit avec intérêt ses pérégrinations dans un monde vivant dans lequel il semble lointain. Comme un spectateur passif. Il va côtoyer Cassie, Richard qui aura tant d'influence, il va goûter à la drogue, à l'alcool et surtout, il va comprendre le mal qui ronge sa mère, Claire. Le suspens monte de page en page et le lecteur pressent une fin terrible. Ce qui ne manque pas d'arriver. 
L'innocence est un roman brillant à lire absolument. Encore une belle surprise des éditions Super 8. 

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