Robicheaux, James Lee Burke, Editions Rivages

ROBICHEAUX


Traduction : Christophe Mercier.

Dave Robicheaux découvre qu'il est peut-être l'auteur du meurtre sur lequel il enquête. Plus que jamais c'est un homme hanté par des fantômes...




Lire James Lee Burke c'est l'assurance d'avoir un très bon roman entre les mains. Lire un Robicheaux, c'est être sûr de passer un bon moment. Pour l'été, les pieds en éventail, allongé sur la serviette, le sable qui colle à la peau et l'écriture de l'orfèvre du Sud des Etats-Unis, James Lee Burke. 

Pour ce nouvel opus (je n'aime pas trop ce terme mais je n'ai pas trouvé un autre pour le remplacer), on retrouve donc notre Dave en proie à quelques remords. Sa fille Alafair a quitté le cocon familial depuis un moment, elle a grandi et maintenant vit des romans qu'elle écrit. Sa femme Molly a succombé deux ans auparavant à un accident de la route (décidément, Dave n'a pas de chance avec les femmes) et Dave broie du noir. Et le voilà qu'il refait connaissance avec son ennemi de toujours : l'alcool. Après des années d'abstinence, de réunions aux AA, il replonge. 

Au petit matin, il retrouve des traces sur ses mains. Ses empreintes sont retrouvés près du cadavre de l'homme qui a percuté Molly. Naturellement, il va être accusé de meurtre. Dave a oublié qu'il l'a fait, tellement il était bourré. Mais Dave sait aussi qu'il n'a pas pu le faire. 

Dans ce roman, Dave va s'adjoindre les bons et loyaux services de son acolyte Clete Purcell qui transporte toujours avec lui son lot d'emmerdes. Quand Dave et Clete sont ensemble, il est fort à parier que ça va secouer chez les escrocs minables, les ronds de cuir, les corrompus et les trafiquants. 

Ici aussi on a notre lot de méchants et politicards véreux. Tout se beau monde se côtoie dans une ambiance bien glauque, dans les bayous de Louisiane, à New Ibéria, comme Burke sait bien nous le décrire depuis la première enquête de Robicheaux, la pluie de néon. 
Avec le lyrisme et la poésie qui le caractérise, Burke nous livre un nouveau roman de toute beauté. Il n'est pas seulement un grand maître du polar, il est aussi (doit-on encore le rappeler ?) l'un des meilleurs auteurs américains, celui qui dépeint une frange de la société oubliée au fond des marais. 

A Los Angeles,  nous avons Ellroy. 
A La Nouvelle Orléans, nous avons Burke. Il connaît par coeur sa ville, décrit les personnages avec précision, les us et coutumes des cajuns. C'est précis et passionnant. Tout est gris ici. On flirte avec la légalité. Rien n'est simple, tout est compromis. 

Robicheaux, un roman à dévorer sur la plage cet été (même s'il est un peu lourd) car ses 500 pages s'avalent en un rien de temps ! 
Disponible aux éditions Rivages. 

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