Lou après tout, Jérôme Leroy, Editions Syros


 
Une odyssée pré- et postapocalyptique d’un réalisme extrême. Fascinant, remuant, vibrant.
Lorsque la civilisation s’est effondrée, le monde allait mal depuis longtemps. Bouleversements climatiques, émeutes, épidémies inquiétantes et dictatures... c’était un monde en bout de course, où l’on faisait semblant de vivre normalement. Le Grand Effondrement était inévitable, mais nul n’aurait pu imaginer ce qui allait suivre.
Quinze ans plus tard, Lou et Guillaume font partie des survivants. Elle est adolescente, lui a une trentaine d’années. Il l’a recueillie quand elle était toute petite. Réfugiés dans une ancienne villa perchée sur un mont des Flandres, ils savent que le danger peut surgir à tout instant. 
 
 
Sous-titré "le grand effondrement", Lou après tout est le premier roman de la trilogie post-apocalyptique de Jérôme Leroy, publié chez Syros éditions. 
Paru récemment, je me suis plongé avec plaisir dans ce roman qui met en scène Lou, une jeune fille qui a grandi dans un monde en destruction et Guillaume, qui l'a recueilli. Ensemble, ils parcourent le nord de la France, tentent de survivre et de résister aux attaques des zombies désignés ici par les termes de "Cybs" et les" bougeurs". Certains sont contagieux. Les uns sont extrêmement rapides alors que les autres sont plus lents. 

Ce premier tome se déroule sur deux périodes. Jérôme Leroy prend son temps pour décrire les quelques semaines qui précèdent le "grand effondrement", pour bien que le lecteur comprenne comment la civilisation moderne a pu en arriver là. Ce qui manque souvent d'ailleurs aux romans et films post-apo. 

Ici, on suit surtout Guillaume, l'auteur nous dresse son parcours, la Séparation, les premières victimes, les multiples dépressions, les lois totalitaires, les gens du "Dehors", la survie... ce qui lui permet d'évoquer plusieurs thèmes d'actualité comme le réchauffement climatique, la protection des données personnelles, l'inhumanité des relations personnelles ou encore les épidémies et maladies liées aux nouvelles technologies. Le portrait est sombre mais pas (encore) désespéré. 

La relation entre Lou et Guillaume est le ciment de ce roman. Le jeune homme devient un homme, écartelé entre son amour pour la poésie et l'obligation d'user de violence pour survivre et protéger Lou. Comme un père avec sa fille. Il l'a recueillie petite, il se doit de la faire grandir le mieux possible. Mais au fil du temps, Lou n'est pas hantée par un passé confortable. Elle n'a connu que désolation et chaos et au final, elle s'en sort très bien. Elle n'a pas ces états d'âmes. 

En revanche, je n'ai pas pu me détacher quand même de la série "The Walking Dead". les Cybs et les Bougeurs sont certes différents, il n'en reste pas moins qu'ils sont des zombies contaminés et contagieux. De plus, pour les tuer il faut leur tirer dans la tête. Je trouve dommage que l'auteur soit tombé dans cette facilité car les comics et la série ont eu tellement de succès qu'on est obligés d'y faire référence. 
 
J'ai bien aimé ce roman post apocalyptique car il laisse la part belle aux sentiments, les survivants ont encore de l'humanité et l'envie de relations sociales. De plus, on retrouve tous les ingrédients pour passer un bon moment : de l'action, du suspens, de l'émotion. 
 Je conseillerais ce livre pour les jeunes de 13 à 99 ans. A lire sur la plage cet été. 
 


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