Une année de cendres, Philippe Huet, Rivages.


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Guerini règnent sur la pègre marseillaise. Mais les ambitions des parrains corses ne s'arrêtent pas à la cité phocéenne. Ils envoient deux émissaires au Havre, qui apparaît comme le nouvel Eldorado du crime en cette période trouble de la reconstruction.
Trente ans plus tard, en 1976, les deux parrains Ange et Baptiste ont réussi mais ils sont un peu fatigués. Et surtout, ils sont menacés sur leur territoire par la bande des "Libanais". Il faut réagir et compromettre définitivement les concurrents. Ils trouvent une méthode originale qui va dégénérer en un sac d'embrouilles auxquelles se retrouve mêlés Bernard, un retraité teigneux, et Gus, un jeune journaliste qui a la passion de l'enquête dans le sang... Sans compter la police qui n'a pas complètement disparu du paysage. 





Mon premier Huet. J'ai déjà, bien sûr, entendu parler de cet auteur mais je n'avais jamais encore eu l'occasion de le lire. Avec "Une année de cendres", c'est chose faite et je découvre un auteur talentueux (Grand prix de littérature policière en 1995 pour la Main Morte).
Le récit commence sitôt la seconde guerre mondiale terminée. Des mafieux corses perçoivent tout le potentiel du Havre, en pleine reconstruction, dont le port se tournera vers les Etats-Unis. Ils ont le nez creux les corses ! 

Donc nos deux compères, Ange et Baptiste, ont construit un petit empire dans le port du Havre. Trente ans plus tard, ils sont toujours là. Mais il faut évoluer. La concurrence est proche, met la pression, pousse les vieux à la faute. Derrière les big boss corses tirent les ficelles. Alors, il y a des magouilles et des coups foireux. Comme cet assassinat et ce moribond placé dans une caisse, avec des dollars de et de la blanche qu'un pêcheur va voler.

Il a mis le bazar, le pêcheur. Bien mal lui a pris. Il va se trouver au coeur d'une lutte de pouvoir, de territoire.

Dans "Une année de cendres", Philippe Huet s'éclate. Les personnages sont truculents. Drôles, touchants, énervants parfois. Une belle galerie de personnages à commencer par Toussaint Cozzoli, corse lui aussi mais flic. Désabusé, se sent nul, mauvais. Déjà, à même pas trente ans.
Et puis, son copain le journaliste, Gus. Tenace. A la recherche du scoop.
Et puis, on a le couple improbable Raoul et Nanar, pas piqués des vers ceux-là.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman qui évoque aussi la French connexion, un pan de l'histoire d'après-guerre que je ne connaissais pas vraiment. Philippe Huet manie son texte en distillant des doses d'humour et de suspens.

Un roman à découvrir aux éditions Rivages, que je remercie pour cette découverte. 


 

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