Animal, Sandrine Collette, Editions Denoël.


Humain, animal, pour survivre ils iront au bout d’eux-mêmes. Un roman sauvage et puissant. 

Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher. 
Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal. 
Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours. Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même. 

Humain, animal, les rôles se brouillent et les idées préconçues tombent dans ce grand roman où la nature tient toute la place.



Aujourd'hui, sort le nouveau roman de Sandrine Collette aux éditions Denoël. Bonne nouvelle pour ceux qui, comme moi, apprécient la plume de l'auteur. 

Tout commence au Népal. Deux enfants recueillis par une femme seule et pauvre. Elle va devoir se battre pour les garder, les élever jusqu'au jour où elle devra faire un choix horrible. 
Vingt ans plus tard, au bout de la Russie, la péninsule du Kamtchatka, bien éloignée du monde humain, territoire des ours. Les fameux ours que Lior et son mari sont venus chasser en compagnie d'autres chasseurs. C'est la chasse poussée à l'extrême, loin de la partie du dimanche où dix chasseurs traquent un lapin dans un bosquet. Ici, c'est tuer ou mourir. On traque la bête, on la sent, on la suit, on pense comme elle pour la piéger. Si le chasseur échoue, c'est la mort pour lui. Lior adore ce moment où elle traque l'ours à travers un paysage hostile. Mais tout ne se passe pas comme prévu, évidemment. Le drame se noue. Lior face à elle-même va puiser loin pour se trouver autant qu'elle trouvera l'ours. Mais pour autant, en aura t'elle assez ? Il y a peut-être d'autres réponses à trouver ailleurs...

Le ton est donné, on retrouve bien ici la patte de Sandrine Collette. Son écriture est toujours aussi sèche, sans concession avec peu de dialogue et une narration brute. Pour autant, il y a de l'émotion. Comme dans son roman précédent "Juste après la vague", on est à l'heure des choix, terribles, parfois inhumain. Cet "Animal" fait partie de cette trempe-là. 
Le roman est divisé en deux livres. Dans le premier, les chapitres alternent entre Hadrien (le mari de Lior) et l'ours. Dans le second livre, on change de décor. Lior part dans sa quête. Hadrien l'accompagne, sans vraiment se rendre compte des enjeux. 

Jusque là, j'avais dévoré ce roman. Cette traque, cette quête m'avait passionné. Cependant, j'ai moins accroché sur le deuxième livre. C'est fort, puissant et cohérent mais pourtant, j'ai éprouvé quelques difficultés à la lecture. Un peu déçu aussi par les toutes dernières pages, où l'on est encore à l'heure des choix. 

J'en ressors donc avec un sentiment mitigé mais qui bascule toutefois du côté positif. Parce que c'est un livre qui prend aux tripes, parce que c'est un roman qui m'a fait réfléchir. 
Je remercie vivement les éditions Denoël. 

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