Les limbes, Olivier Bal, éditions De Saxus


Vietnam, 1970. James Hawkins est une jeune recrue. Durant un assaut, il prend une balle dans la tête et croit mourir. Après un mois de coma, et tandis qu'il essaie de se rétablir dans un hôpital de Saigon, il découvre que quelque chose s'est éveillé en lui. Ses nuits deviennent des épreuves, son sommeil et ses rêves ne lui appartiennent plus. Désormais, lorsqu'il dort, il visite les songes des autres... Seuls les médicaments l'empêchent de rêver. Un an plus tard, un ancien frère d'armes, Nate Irving, vient frapper à sa porte. Il est venu le chercher pour participer à un projet secret sous la supervision de la CIA : Les Limbes. Direction une base perdue au fin fond de l'Alaska où James, accompagné d'autres individus dotés des mêmes capacités, va commencer à maîtriser ses aptitudes. Il découvrira ainsi qu'il peut non seulement explorer les rêves d'inconnus mais surtout en prendre le contrôle et les modifier. Mais certaines portes devraient rester fermées à jamais... 



Tout commence donc pendant la guerre du Vietnam. James qui vient d'arriver sur le champ de bataille, se prend une balle en pleine tête. Pour lui, la guerre se termine. Du moins, en direct. 

Sur son lit d'hôpital, pendant les longs mois de rééducation, des rêves viennent le tourmenter, le hanter. Il s'aperçoit qu'il s'agit finalement de rêves prémonitoires ou du moins, qu'il peut entrer dans les rêves de quelqu'un. 
Repéré par la CIA, sa vie va alors prendre un nouveau tournant. Il est envoyé en Alaska, loin de la ville, de l'humanité. En dessous, dans cette base militaire souterraine, des explorations d'un genre nouveau sont testées sur James. Entrer dans les rêves des autres, manipuler ces personnes, voici maintenant son rôle. 

Olivier Bal écrit ici son premier roman, initialement paru en 2015 en auto-édition, il prend un nouvel envol avec cette parution aux éditions De Saxus. 
Son écriture est plutôt plaisante et fluide. Il maîtrise bien l'art du suspens car il nous met l'eau à la bouche sans en dévoiler trop. Juste au compte-goutte. Bien comme il faut. 

Plusieurs parties dans ce roman que je trouve assez inégales. J'ai bien aimé la première partie. Le contexte de la guerre du Vietnam est assez intéressant. L'auteur parle des combats, évoque la peur des soldats, le sort des blessés mais sans vraiment creuser le sujet, ce qui est dommage. Cependant, ce n'est pas vraiment le but de ce roman. Donc, je pardonne à l'auteur. 

Dans une seconde partie, James est embauché pour participer à une expérience hors du commun. Ce qui devient très intéressant, c'est qu'il se sert de ses "pouvoirs" pour entrer dans la guerre. Comme un espion infiltré dans les lignes ennemies. Sauf qu'ici, c'est dans le cerveau endormi de ses ennemis qu'il entre pour mieux les manipuler. Personnellement j'ai bien aimé cette (petite) partie. 
Ensuite, on entre dans le vif du sujet. Les expériences médicales. Les souterrains. Les secrets. James doit vivre sous la terre. Entouré de scientifiques et de militaires et il va découvrir un monde inconnu de tous. Un monde dont il devra repousser les frontières. Mais ce qui pourra lui arriver dans ce monde ci aura des répercussions dans Son Vrai Monde. 

La dernière partie, qui débute environ à la page 280 (du moins à mon sens) est la moins bonne et je l'ai moins appréciée que le reste du roman. Bien sûr, le rythme s'accélère, s'intensifie. Le dénouement est proche mais dans les 120 dernières pages, il y a beaucoup de clichés. Les scènes sont assez prévisibles. On se croirait parfois dans "The Thing" avec des scientifiques bloqués par la glace, loin de tout moyen de communication. Parfois aussi, j'ai eu l'impression de naviguer dans "Silent Hill", ce qui n'était pas pour me déplaire mais bon, je ne voulais pas d'un remake littéraire de ce film. 
C'est (encore une fois) dommage car le récit aurait mérité meilleur traitement. La fin est aussi assez prévisible et peu originale. 

Pour conclure, "Les Limbes" est un roman intéressant mais qui aurait pu être meilleur. Au final, j'en ressors avec un sentiment mitigé. J'ai bien aimé la majorité du livre mais le dernier quart m'a vraiment déçu. En tous les cas, Olivier Bal est un auteur que j'aurai plaisir à suivre. 

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