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Affichage des articles du juin, 2016

Bull mountain, Brian Panowich, Actes Sud

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Chez les Burroughs, on est hors-la-loi de père en fils.  Depuis des générations, le clan est perché sur les hauteurs de Bull Mountain, en Géorgie du Nord, d’où il écoule alcool de contrebande, cannabis et méthamphétamine jusque dans six États, sans jamais avoir été inquiété par les autorités.  Clayton, le dernier de la lignée, a tourné le dos à sa fratrie, et comme pour mettre le maximum de distance entre lui et les siens, il est devenu shérif du comté.  À défaut de faire régner la loi, il maintient un semblant de paix.  Jusqu’au jour où débarque Holly, un agent fédéral décidé à démanteler le trafic des montagnards.  Clayton se résout alors à remonter là-haut pour proposer un marché à son frère.  Il sait qu’il a une chance sur deux de ne pas en redescendre.  Ce qu’il ignore, c’est que Holly en a fait une affaire personnelle, et que l’heure des pourparlers est déjà passée. Brian Panowich, pour son premier roman, frappe un grand coup! Un vrai coup de cœur que ce livre avalé à

Badland, Frédéric Andrei, Albin Michel

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Plutôt mourir que de renoncer à la terre de ses ancêtres ! Indienne blackfoot aussi butée que richissime, la belle Tina est prête à tout pour racheter ces terres aux Blancs et les restituer à sa communauté. Sur le point d’accoucher, elle part braver les blizzards du Montana pour récupérer, avant qu’il ne soit trop tard, ces milliers d’hectares et leur précieuse mine d’or, objet de toutes les convoitises. Laissant son mari, l’ex-journaliste Nicholas Dennac, sans nouvelles et fou d’inquiétude.  Témoin d’un attentat perpétré en plein rodéo à Las Vegas, Nicholas se retrouve pendant ce temps dans le collimateur du FBI, qui le soupçonne d’en savoir un peu trop sur cette affaire pas très claire… Il y a presque deux ans, sur ce blog, nous avions chroniqué la première aventure de Nicholas Dennac dans "Riches à en mourir" :  http://terredunoir.blogspot.fr/2014/09/riches-en-mourir-frederic-andrei-albin.html   Dans ce second opus, changement de décor, adieu San Francisco et sa baie

Carnets noirs, Stephen King, Albin Michel

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En prenant sa retraite, John Rothstein a plongé dans le désespoir les millions de lecteurs des aventures de Jimmy Gold. Rendu fou de rage par la disparition de son héros favori, Morris Bellamy assassine le vieil écrivain pour s'emparer de sa fortune, mais surtout, de ses précieux carnets de notes.  Le bonheur dans le crime ? C'est compter sans les mauvais tours du destin... et la perspicacité du détective Bill Hodges. Après  Misery , King renoue avec un de ses thèmes de prédilection : l'obsession d'un fan. Dans ce formidable roman noir où l'on retrouve les protagonistes de  Mr. Mercedes  (prix Edgar 2015), il rend un superbe hommage au pouvoir de la fiction, capable de susciter chez le lecteur le meilleur... ou le pire.  «  Une déclaration d'amour à la lecture et à la littérature américaine... Merveilleux, effrayant, émouvant.  »   The Washington Post Ici sur Terre du Noir, nous adorons Stephen King et c'est donc avec une impatience non dissimulée q

Magnificence, Lydia Millet, éditions du Cherche Midi

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Peu de temps après la perte de son mari, Susan hérite de la maison d’un oncle qu’elle connaissait peu. En visitant la demeure, elle découvre la passion de celui-ci pour la taxidermie. Chaque pièce, chaque chambre est remplie d’animaux empaillés, certains dans des décors artificiels. Dans cette immense maison, Susan évolue et se perd au milieu des animaux, des souvenirs et des fantômes. Mais, bientôt, sa solitude est rompue. Jim, un homme marié qu’elle fréquente, la rejoint, ainsi qu’un groupe de vieilles femmes. En même temps que la paix, Susan cherche l’entrée d’un sous-sol figurant sur les plans de la maison mais dont l’accès demeure introuvable… Dans la veine de  Comment rêvent les morts  et  Lumières fantômes , Lydia Millet interroge la manière dont nous affrontons la perte, que ce soient la mort, la séparation ou l’extinction. Peut-on vivre avec ses peurs et ses fantômes ? Sont ici décortiqués, avec un talent et une précision hors pair, les ressorts de l’anéantissement et de l

The Whites, Richard Price, Presses de la Cité.

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Milieu des années quatre-vingt-dix. Le jeune Billy Graves est flic au sein d'une brigade anticriminalité de l'un des pires districts du Bronx. Il fait partie d'un groupe de policiers prometteurs, les Wild Geese, et une carrière brillante lui semble assurée. Jusqu'au jour où il tire accidentellement sur un gamin. L'affaire, fortement médiatisée, lui vaut d'être mis au placard quelque temps. Aujourd'hui, Billy est devenu chef d'une équipe de nuit du NYPD. Son quotidien : sillonner les rues de New York, de Wall Street à Harlem, pour en assurer la sécurité, même s'il sait que certains criminels passeront toujours au travers des mailles du filet. Ces derniers, il les surnomme les « whites », ceux qui s'en sortent blancs comme neige. Chaque policier en a un qui l'obsède. Puis vient un appel qui change tout : un meurtre a eu lieu à Penn Station. Et la victime n'est autre que le  white  d'un de ses anciens coéquipiers. Lorsqu'un autre 

Une ville en mai, Patrick Raynal, Editions de l'Archipel

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Nice, mai 1968. Frédéric Corniglion revient après dix ans d’Afrique. Chez les ouvriers et les étudiants, la révolte n’épargne pas Nice et ses facs. Dominique, son ex-femme, lui apprend que Sophie, leur fille, ne donne plus de nouvelles depuis des mois. Elle fréquentait un étudiant, un certain Thomas. Inquiet, Frédéric contacte le commissaire Pancrazi, ancien RG. Le policier lui révèle les activités militantes de Sophie (distribution de tracts…), son appartenance à l’Union de la Jeunesse Marxiste Communiste et Léniniste. En même temps, le cadavre d’un prof de la fac de lettres, Blanc-Dumont, est découvert sur une plage. Frédéric poursuit ses recherches. Il va voir les membres de l’Union, et rend visite à Corinne Duval, la colocataire de sa fille. Là, la jeune femme lui dit avoir reçu un homme à l’air méchant, et insistant pour avoir des nouvelles de Sophie… Avec son équipier Casanova, Pancrazi investit la fac. Quelques étudiants en colère, un directeur rétif, et une info : Blanc-Dumont

Les noces macabres, Jean-François Coatmeur, Albin Michel.

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Tout commence par un coup de fil. Une voix métallique qui menace tour à tour le père Gildas, cloîtré dans son abbaye de Kerascouët, le maire d’une petite ville de Bretagne, effrayé au point de renoncer à un mandat de député, et un médecin du Perche, qui prend la fuite. Trois notables aux vies transparentes, qui avaient fait leurs études de médecine ensemble. Avec le chirurgien Alain Vénoret, revenu à Brest après de nombreuses années d’absence, ils formaient un joyeux quatuor : « la petite bande ». Pourquoi se sont-ils séparés brusquement ? Que leur a chuchoté cette mystérieuse voix pour les troubler à ce point ? Et pourquoi Alain a-t-il été épargné ?   Jean-François Coatmeur distille, avec une savante maîtrise, une sombre histoire dont on ne sort pas indemne. Les fans -dont je fais partie- n'avaient pas eu l'occasion de lire Jean-François Coatmeur depuis 2012 et son machiavélique "Ouest Barbare". Quatre ans donc qu'on attendait le nouveau roman du lauréat