Promesse, Jussi Adler Olsen, Albin Michel

Plus de 13 millions d'exemplaires vendus dans le monde, couronné par tous les grands prix du polar, dont le Grand Prix policier des lectrices de Elle, le Danois Jussi Adler Olsen est une figure incontournable du thriller scandinave.
Bornholm, une île danoise de la mer baltique, fin des années 1990. Le cadavre d'une jeune fille est retrouvé dans un arbre, son vélo broyé au bord de la route. Aucune trace du chauffard : affaire classée. Sauf pour un inspecteur de la police locale qui finit dix-sept ans plus tard par demander l'aide de l'inspecteur Carl Mørck. Avant de se tirer une balle dans la tête.
À l'initiative de Rose, l'assistante du flegmatique Mørck, l'insolite trio du Département V en charge des cold cases débarque sur l'île de Bornholm. En remuant le passé, ils prennent le risque de réveiller de vieux démons...



Sixième enquête du département V, ce "Promesse" nous emmène cette fois loin du Copenhague habituel, fief de Carl Morck et de son équipe, sur l'île de Bornholm. Comme souvent, Carl traîne des pieds pour y aller mais force est de constater que parfois, le chef n'est pas celui qu'on croit et il finit par se rallier à la cause de Rose et d'Assad, les deux fidèles assistants. 
Ce trio là, comme dans les autres épisodes de la série, n'a pas fini de nous surprendre. Il plane toujours sur Carl le drame qui a coûté la vie à l'un des ses collègues et paralysé son ami Hardy. L'enquête n'est pas terminée et on sent le dénouement proche. Pourtant Carl ne semble pas pressé de voir résoudre cette affaire. 
Assad est toujours aussi énigmatique et on en apprend encore un (tout) petit peu sur son passé. Bon, vous me direz, ça fait quand même six livres qu'on évoque un passé trouble. Il faudrait maintenant que l'auteur passe à la vitesse supérieure et nous dévoile vraiment l'histoire d'Assad. On va finir par se lasser autrement. 
Rose est fidèle à elle-même. Entière, brute de décoffrage mais terriblement efficace. Elle prend des initiatives, des responsabilités et materne ses deux garçons. 
La relation entre les trois membres de l'équipe est légèrement bouleversée par Gordon, aperçu dans "l'effet papillon", le protégé du nouveau chef de la police  Lars Bjorn, suspecté d'être une "taupe", Carl ne sait pas trop comment le traiter. 

Le roman commence fort avec le suicide d'un policier zélé. Ensuite, il s'articule autour de deux récits à deux époques différentes. Au début, je n'ai pas vraiment accroché à l'intrigue parallèle. Le coup du gourou et des ses fidèles, j'avoue avoir eu un peu de mal. Puis, au fur et à mesure que le roman avançait, je me suis familiarisé avec cet environnement. L'auteur n'a pas fait l'erreur de nous plonger totalement dans ce monde spécial. Il dresse plutôt le portrait de deux personnages principaux : Atu et Pirjo que j'ai finalement pris plaisir à suivre. 

La curiosité l'emportant, j'ai dévoré ce roman. Pourtant, ce n'était pas gagné car comme Carl Morck je me suis bien demandé comment le département V pouvait faire mieux qu'un policier ayant enquêté pendant une vingtaine d'années sur ce qu'il considérait non pas comme un accident mais comme un meurtre. Pari réussi pour Jussi Adler Olsen qui réussit à ne pas faire passer le trio comme des super-héros. 

Côté écriture, on retrouve avec plaisir les proverbes et expressions typiques d'Assad et ses chameaux :

" Vous avez déjà marché contre le vent derrière un chameau qui a la colique, chef ?"demanda Assad après avoir reniflé l'air ambiant. 

Mis à part ces quelques expressions, l'humour est toujours présent tout au long des 650 pages de ce livre passionnant. On pourrait peut-être juste regretter que la vie de Rose ne soit pas plus évoquée. Elle reste toujours aussi mystérieuse. 

Pour conclure, "Promesse" est un très bon roman et l'auteur arrive encore à nous surprendre. La preuve que la source "département V" n'est pas encore tarie. 




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