D'auteur à auteur : Gaelle Perrin Guillet

1. Bonjour Gaelle. En deux/trois mots, peux-tu te présenter ?
C'est toujours compliqué pour moi de me présenter sans tomber dans le cliché. Et je ne vais encore pas y échapper : J'ai 40 ans, mère de famille et fonctionnaire. J'écris depuis maintenant 10 ans et que dire d'autres sinon que j'aime ça ? 


2. Tu as commencé ta carrière d'écrivain avec l'auto-édition. En 2010 est donc sorti "le sourire du diable" suivi un an plus tard par "Au fil des morts". Etait-ce un choix ? 
Oui et non. ça ne l'était pas au départ puisque mes deux manuscrits sont partis chez des éditeurs. Quand les refus pour le Sourire du diable sont arrivés, je me suis posée une question : est-ce vraiment mauvais ? Les refus n'étant pas personnalisés, il était difficile de se faire un avis. Alors quel moyen j'avais de me frotter au lecteur et à sa critique impitoyable ? L'auto-édition. C'était un test. Qui s'est révélé positif puisque ce livre a été très bien accueilli (avec des critiques constructives qui m'ont permis d'aller de l'avant et de m'améliorer) et m'a fait rentrer dans le milieu des salons et des rencontres littéraires. Pour Au fil des morts, l'auto-édition a été un choix mais aussi une solution de facilité, je l'avoue. Le manuscrit était parti aussi chez les éditeurs et je n'ai pas su patienter (comme certains me l'avaient conseillé). Alors je l'ai sorti en auto-édition aussi. Et pour l'anecdote, ce roman a été ensuite repris en version numérique par les éditions nouvelles Plumes et France Loisirs. Qui sait, si j'avais attendu un peu, ce livre aurait peut-être été édité directement en version papier !
                                                                                      

3. Ce n'est pas trop difficile d'être à la fois auteur, éditeur, distributeur, vendeur... ? 
C'est assez épuisant, mais très enrichissant aussi puisque on a la main sur toutes les étapes. Mes bébés m'ont appartenu du début à la fin. Et j'ai découvert les facettes de métiers que je ne connaissais pas !
4. En 2013, changement de cap. Tu trouves un éditeur et tu publies "Haut le Choeur" chez rouge sang éditions. C'est bien ça ? 
Exact. En fait, je n'ai pas trouvé un éditeur, c'est lui qui m'a trouvé. Une belle rencontre facebook puisqu'à l'époque, Marc Louboutin (le directeur de collection de Rouge Sang) n'était encore "que" auteur. Il m'a aidé à l'écriture du roman, m'a corrigé (parfis à grand coup de fouet, oui oui !), m'a redressé quand il le fallait. Et lorsqu'il a ouvert sa maison d'éditions avec Estelle Taburiaux, il m'a demandé de le rejoindre en tant qu'auteur. C'était une belle marque de confiance et une belle réussite d'une équipe qui a bien fonctionné. Je ne les remercierai jamais assez de m'avoir mis le pied à l'étrier de cette façon.
5. Alors que tes deux premiers romans se déroulaient aux Etats-Unis, celui-ci prend ses racines en France. Ce livre marque t-il un tournant ?
Oui et non, encore une fois ! J'avais envie depuis longtemps d'écrire un roman où l'action avait ses racines dans mon pays. Cela évite certains écueils et en même temps, ça me faisait peur. Aux USA, tout est tellement fou que tout peut arriver à nos personnages sans que ce soit pour autant délirant. En France, c'est plus compliqué. Le challenge était là. Et ça devenait intéressant. Essai transformé avec ce livre. Mais le prochain se déroule à nouveau dans un autre pays et une autre époque.


                                

  
6. Tu as laissé sous-entendre sur certains réseaux sociaux que tu venais de signer pour ton prochain manuscrit. Peux-tu nous en dire plus ? Sur le livre ? Sur ton éditeur ? 
Effectivement, je viens de signer chez Fleur Sauvage avec David Lecomte. Le roman devrait sortir en 2016 sous le titre de Soul of London. Autre lieu (Londres), autre époque (fin XIXème). Je n'en dirai pas plus pour l'instant !
7. Tu as une famille, des enfants. Quand trouves-tu le temps d'écrire ? 
Le soir. Je couche tout le monde et file sur mon ordinateur. Deux heures, parfois trois ou même quatre. Tout dépend de l'inspiration du moment et du programme de mes séries !! (oui, je suis très séries et il faut que je jongle. Pas facile !)


8. Avec l'apparition du numérique, on a remarqué la création de nombreuses petites maisons d'éditions, voire des microscopiques structures. Or les livres se vendent mal. Crois-tu qu'il y a de la place pour tout le monde ? 
J'en suis persuadée. Chacun a son domaine et sa marque de fabrique. Il suffit de sortir du lot. Et de se bouger pour ses auteurs. 


19. Que penses-tu des e-books ? Alternative ou remplaçant du livre papier ? 
Ni l'un ni l'autre. Je pense que les deux sont complémentaires. Les accros au papier continueront à acheter leurs livres reliés et les adeptes du numériques chargeront leurs fichiers. Tout comme l'accro au papier peut vouloir charger des livres quand il part en vacances et l'amoureux de la tablette aimer tourner les pages de temps en temps ! il y a deux publics différents et identiques en même temps : les lecteurs restent des lecteurs quelque soit leur support.
10. Un petit mot pour la fin ? 

Merci à toi pour ces questions et moi aussi j'en ai une pour toi : A quand le prochain livre signé Valéry Le Bonnec ?

Réponse : il y aura peut-être quelque chose en 2016 !

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