D'auteur à auteur, Guillaume Audru


Terre du Noir  Salut Guillaume. L'île des hommes déchus, (éditions du caïman) ton premier roman (qu'on a d'ailleurs chroniqué ici), est en réimpression. Tu viens de dévoiler la couverture de ton second livre. 2015 commence bien pour toi ? 

Guillaume Audru : Salut Valéry. En effet, 2015 commence plutôt bien. Je viens de terminer mon second opus que j'ai eu un peu de mal à démarrer l'an dernier. Mais j'ai pu recentrer certaines choses qui m'ont permis de le terminer assez rapidement. Maintenant, je suis dans la phase de corrections. Et puis la réimpression de L'île des hommes déchus, c'est du bonus. Un bon signe aussi. Signe que mon travail commence à payer.




 Peux-tu nous parler de ce deuxième roman ? Est-ce que tu reprends les mêmes personnages, les mêmes lieux ou est-ce une tout autre histoire ? Mais peut-être suis-je trop indiscret...


Au départ, j'avais envisagé une suite de L'île des hommes déchus. Sans doute, m'y suis-je pris trop rapidement. J'avais l'impression de vivre avec mes personnages. Du coup, je suis passé à autre chose. Pour la trame des Ombres innocentes, je suis parti d'un fait de société que les médias ont presque tous occulté. Je me suis étonné du peu de retentissement de l'affaire et me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire avec ça. Ce sera donc quelque chose de complètement différent. Un thriller sans serial killer mais une connotation sociale.

                                                                                                    


 Pendant plusieurs années, tu as animé un Blog littéraire. Tu es passé de "l'autre côté". Arrives tu à jongler encore entre les deux activités ? 

Avec l'écriture, les salons, mon travail et deux enfants à élever, je suis obligé de diviser mon temps autrement. C'est évident, j'ai nettement moins le temps de lire qu'auparavant. J'ai arrêté d'animer Territoire Polars il y a un an, même si le blog existe toujours et est encore consulté par les lecteurs.

 Le fait d'être un serial lecteur t'influence t-il dans ton écriture ?

Quand on commence à écrire, on est forcément influencé par nos lectures. Même si j'ai beaucoup lu James Ellroy, Johan Theorin, DOA et Marin Ledun, pour citer mes principales influences, je constate que je m'en éloigne de plus en plus afin de créer mon propre chemin.


 A ce propos, de grands auteurs t'ont-ils influencé ? 

En plus des premiers cités, tu peux y ajouter Elsa Marpeau, Vincent Crouzet, Peter May, James Lee Burke, William G. Tapply, C.J. Box, Colin Niel et Olivier Truc.

Peux-tu nous donner un aperçu d'une semaine type chez Guillaume Audru ? 

Je n'ai pas vraiment de semaine type. Mon planning professionnel change toutes les semaines. C'est en fonction de ça que je m'organise pour mes  sessions d'écriture. J'essaye d'y consacrer deux heures par jour. 

7. Tu es aussi président de l'association l'instant polar, qui défend le roman noir et policier à travers des manifestations diverses. A ce titre, tu organises avec tes comparses (Patrick Amand, notamment) un festival dans les jours qui viennent. Tu n'arrêtes jamais ? 

Pour des raisons logistiques et administratives, je suis redevenu vice-président. Avec mon camarade Patrick Amand, nous somme un couple un peu Poutine / Medvedev Emoji. Je te rassure, je n'ai pas tout le temps la tête vissée dans le monde du polar. Je me repose quand même ! Sérieusement, pour y revenir, on est super content d'organiser ça, de mettre sur pied un véritable salon.



 On voit parfois que c'est difficile pour des festivals de "survivre". Encore plus pour les petites maisons d'éditions.  Comment vois-tu l'avenir du polar en France ? Et plus généralement du livre ? 

En ce qui concerne l'avenir du polar, je suis plutôt optimiste. C'est un marché littéraire porteur qui n'est pas prêt de s'écrouler. Au niveau des festivals et des petites maisons d'édition, l'important c'est de savoir se démarquer de la concurrence. Au Caïman, Jean-Louis Nogaro prône un polar marqué par le territoire sans verser dans le régionalisme sensé faire le bonheur de certains éditeurs.

 Je suppose que tu as des projets. Où en es-tu de l'écriture de ton 3ème roman ? 


J'ai bon nombre de projets en tête. Deux suites indirectes aux Ombres innocentes, un polar social, un polar viticole. Bref, ça fourmille mais, pour l'instant, je laisse macérer.

 Un petit mot pour la fin ?

 Un grand merci à toi, Valéry. On a souvent peu l'occasion de s'extraire de nos propres romans.

Merci à toi Guillaume. 

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