L'ombre, Stephen Lloyd Jones, Super 8 éditions

Ne faites confiance à personne. Elle fuit. Elle est terrifiée. A l'arrière de la voiture, sa fille de sept ans dort paisiblement. Sur le siège passager, son mari se vide de son sang. Lorsqu'elle arrive de nuit à Llyn Gwyr, une maison de campagne perdue dans les montagnes arides du Pays de Galles, Hannah Wilde sait que plus rien ne sera jamais comme avant : sa mère est morte, son père a peut-être subi un destin pire encore, et l'implacable prédateur qui s'attaque à sa famille est à ses trousses. Elle ne peut faire confiance à personne. Elle ne doit faire confiance à personne. Désormais elle ne peut plus fuir, et sa seule issue est d'affronter Jakab, un ennemi dont elle ne connaît ni l'identité ni le visage. La littérature du 21e siècle est encore capable d'accoucher de monstres inoubliables : Jakab est vivant, et ne ressemble à rien de ce que vous avez pu connaître. Stephen L. Jones signe, avec un sens consommé du suspense, un roman magistral, qui vous fera douter jusqu'à la dernière page.


Les éditions Super 8 continuent leur exploration d'un nouveau monde littéraire. Après les surprenants titres de 2014 (Déchirés, Treize ou encore l'Innocence), 2015 commence fort avec ce premier titre de l'auteur Stephen Lloyd Jones : l'ombre. Roman gothique, funèbre histoire familiale qui s'étend sur plusieurs siècles, l'auteur mélange avec subtilité le fantastique et le thriller. 
Les récits s'alternent entre la Hongrie du 19ème siècle et le Pays de Galles de nos jours. Bien sûr, on se doute bien que les personnages vont se rencontrer à un moment ou  à un autre. Progressivement les liens se tissent et l'abominable machination se dévoile aux yeux du lecteur. 
Ce roman reprend les codes de plusieurs genres. Il y a un peu de Stephen King des années 70/80 avec ses monstres qui défient le temps. Il y a un peu de Louis Bayard et ses universitaires médiévistes en la personne de Charles Meredith. On a l'impression de croiser des highlanders qui se battent pour la survie de leur espèce, ce qui paraît contradictoire mais Lloyd Jones nous fait entrer dans des légendes hongroises où certes la longévité est réelle mais pas l'immortalité. 
Jakab est un prédateur d'un genre nouveau, cruel et pugnace, capable de prendre l'apparence de n'importe qui. il traverse les années sans jamais s'en rendre compte mais toujours avec son esprit de vengeance. 
J'ai beaucoup aimé ce roman dont on tourne les pages (536) rapidement. Le récit ne souffre en effet d'aucun temps mort. Les actions s'enchaînent, les événements se déchaînent. Les personnages ne sont pas épargnés, ce qui fait la force de ce thriller. Le lecteur en a pour son argent une fois accepté le côté fantastique. 
Lloyd Jones s'est attaché à écrire un roman dynamique avec un brin (léger) d'érudition sur les légendes de l'est européen. Mais il a le bon goût de ne pas noyer le lecteur. Ces légendes servent de prétexte à son récit. Elles sont en filigrane et c'est un bon dosage. 
Un très bonne surprise pour cette "ombre" que j'ai dévoré en quelques jours et dont je conseille la lecture. 
Disponible aux éditions Super 8. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Topographie de la terreur, Régis Descott, Editions l'Archipel

Bobby Mars forever, Alan Parks, Editions Rivages

Une petite société, Noëlle Renaude, Rivages