Riches à en mourir, Frédéric Andréi, Albin Michel.



Tous les vendredis, la mort frappe.
Jamais au hasard.
Seulement les riches…

Un terroriste sans visage s’attaque aux nantis là où ça leur fait le plus mal. Au portefeuille. S’ils ne veulent pas mourir, une seule alternative leur est offerte : donner une partie de leur fortune aux plus nécessiteux. La menace est réelle. Pour les douze millions de riches de la planète, le compte à rebours a commencé…

Un thriller féroce, ambitieux, parfaitement maîtrisé, qui impose d’emblée l’univers romanesque original et déjanté de Frédéric Andréi.
 

Frédéric Andrei, acteur et réalisateur français, signe avec « Riches à en mourir » son premier roman, lequel a pour cadre la baie de San Francisco, à Sausalito. Une baie composée à la base, dans les années soixante, par une population hippie vivant dans des bateaux-maison (house boats) et qui devient de nos jours un cadre de vie recherché par la population aisée.
Le personnage principal est Nicholas Dennac, un américain d’origine française, ancien journaliste reconverti charpentier, un homme marqué par la vie et qui a vécu une profonde déchirure des années auparavant. Alors qu’il travaille sur un chantier pour le compte du multimilliardaire Tom Wards, mariée à l’électrisante Tina, celui-ci décède mystérieusement de manière brutale : il n’est au final rien de plus qu’une nouvelle victime d’un chantage duquel sont victimes les nantis du monde entier. Nicholas Dennac, mêlé indirectement par ce qui devient une affaire mondiale, reprend ses ‘’habits’’ de journaliste afin de mener l’investigation et comprendre les méandres de ce système révolutionnaire qui consiste à prendre aux riches pour rembourser une partie des dettes des pays et financer des actions humanitaires en faveur de populations dans le besoin.

Frédéric Andréi réussit avec ce premier roman à nous tenir en haleine jusqu’aux toutes dernières pages, grâce à un scénario digne des meilleurs thrillers. L’enquête subit de nombreux rebondissements et le doute s’empare de nous sur la faisabilité ou non d’une telle action de la part de quelques ‘’irréductibles’’ qui souhaiteraient mettre à mal le pouvoir des hommes les plus puissants financièrement de notre planète. On en vient à se demander quelle serait notre réaction si un tel scénario devenait réalité : trouverions-nous cela génial, ou alors complètement fou ? Frédéric Andréi, profite également de son livre pour ‘’dénoncer’’ les inégalités face à la vie selon qu’on ‘’naisse ou non du bon côté de la planète’’…

Côté écriture, il faut souligner que Frédéric Andréi possède une vraie signature "scripturale" avec des phrases longues qu'on n'a plus l'habitude de lire, surtout dans les thrillers, et des dialogues truculents.

"- Tu habites Cupertino, à cinq cents mètres du siège d'Apple et tu te trimballes toujours des bousins du XXème siècle ! maugréa Nicholas en essayant de faire fonctionner une vieille souris récalcitrante.
- ça marche très bien !
- Non, la souris est bloquée et elle pue en plus !"

" - Je ne t'ai jamais aimé et, de toute façon, je déteste le mauve.
- Ah ?... pourtant c'est toi qui m'avais demandé de repeindre ma maison en mauve, fit Milton abasourdi.
- Tu es sûr ?
- Certain.
- C'est possible... J'étais jeune... je devais être défoncée pour te demander ça...On dit n'importe quoi quand on est jeune et défoncée..."

Alors c'est vrai que cela peut paraître déconcertant. Il use et abuse d'adjectifs et de rallonges mais qu'importe ! ça fait du bien de lire ce genre de roman.

Un premier roman vraiment bien ficelé qui se lit facilement et rapidement malgré ses quelques cinq-cents pages et qui nous permet également d’imaginer au mieux la baie de San Francisco, principalement le secteur de Sausalito, régulièrement décrit tout au long du récit. 

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